Installations
A cosmology of nature
T’enfiles
L’installation «T’enfiles» est un mur orné de perles représentant un oscillogramme. Ces vibrations rythmées par des tailles, des couleurs, des formes de perles et de fils tous différents font de façon poétique référence au son de la pluie. L’immensité de l’installation, 15 mètres de long sur 4 mètres de haut, attire le spectateur et l’hypnotise.
De loin, on peut y voir une grande fresque contemporaine, pourtant mouvante, ce qui trouble le regardeur et le fait s’approcher afin de comprendre pourquoi cette fresque semble se mouvoir. De près, on comprend que le mouvement est dû à la mise en volume subtile de fils et de perles.
300’000 perles environ de taille variant entre 2 et 25 mm et 350 fils, dont une centaine sont très fins, donnent cette illusion de flottements, comme un tableau pointilliste éclaté. C’est pour moi, en partie, une tentative d’illustrer visuellement la musique de la pluie.
Cette vibration créée par la juxtaposition d’une multitude de petits éléments génère le micro-mouvement qui nous fait vaciller.
Cet arrangement d’innombrables unités, à l’instar d’une nuée d’étourneaux ou d’un banc de sardines, raconte la force du groupe ou comment le petit, le fragile peut se transformer en force d’expression.
J’ai choisi de représenter un segment d’un son en oscillogramme car c’était pour moi la façon la plus évidente de parler d’infini puisque dans le segment même, il n’y a ni début, ni fin et qu’ainsi ce fragment pourrait se poursuivre à l’infini. J’ai mis 5 mois à préparer cette installation, 5 mois durant lesquels je me suis obligée à ne pas faire de colliers ou des guirlandes de perles mais à fermer les yeux lors je choisissais une perle. Je ne voulais surtout pas chercher une harmonie dans un fils, car celle-ci devait apparaitre par la quantité de mêmes éléments et ainsi créer une vibration harmonique. L’accumulation de petits éléments forme une œuvre monumentale.
AuFilDuTemps
Lors d’une récente résidence de six mois à la Maison de la créativité (Genève), j’ai animé des ateliers artistiques avec des enfants d’âge préscolaire. Ces moments conjugués à mon travail d’artiste ont permis de construire « AuFilDuTemps », une installation sculpturale mobile et participative.Seize ponts de couleurs et de dimensions variées se combinent en une longue allée symbolisant la croissance du bébé à l’adulte, mais également la variation d’échelle que l’on expérimente pendant l’enfance.
A la barre supérieure, s’accrochent des empreintes en pâte à sel d’oreilles, de pieds ou de mains des participants aux ateliers, rappels de leur présence comme de leur corps appelé à grandir jour après jour.
Icare, t’as pas vu Vénus?
Le thème de cette exposition est une réflexion sur le genre ainsi que sur la valeur des origines mythologiques. « Icare ! t’as pas vu Vénus ?! » se veut une parabole poétique de la naissance. Des coquilles d’œufs blancs géantes, brisées, s’envolent dans l’Espace du Labo.
Elles envahissent le lieu et se dispersent avec légèreté et volupté dans les airs. Faites de papier de soie blanc, en couches successives et nombreuses, collées entre elles par un liquide épais et blanchâtre, les coquilles deviennent nuages ouateux. Un véritable paradoxe émotionnel.
Ces ailes de coquilles d’oeufs monumentales naviguent entre l’agréable et l’oppressant. Un important jeu de lumière accentue les transparences et les couches. Icare est dans l’air, à plein pied, il accueille le visiteur. Il est plafond, il est un tout suspendu, il est la fin d’une ascension et le début de la vision. En prenant de la hauteur il peut la voir, la chercher et ainsi répondre à cette question:
Où est Vénus ?
Vénus trône au milieu d’une forêt de lattes de toiture, au sous-sol. Le bois tapisse les murs de son antre et en fait une petite clairière érectile qui accueille la femme des origines.
Vers l’Ô
Cleany,cleany world !